Les Salles Obscures

Le passé éclaire le futur

Je suis un homosexuel de bonne famille ! 20 août 2009

Après trois films polonais, Andrzej Żuławski réalise en France « L’important c’est d’aimer » film au casting audacieux (Romy Schneider, Jacques Dutronc, Fabio Testi, Klaus Kinski, Claude Dauphin…) qui détonne au milieu des seventies.

Żuławski - Klaus Kinski - L’important c’est d’aimerIl y a toujours chez un réalisateur une scène, un dialogue qui le dit et plus généralement définit une époque.
Cette réplique incroyable extraite du film le plus (re)connu de Żuławski pourrait résumer son approche idéologique et l’éthique d’un cinéma français des années 70. Le jeu constant avec les limites des codes de la bourgeoisie (disparu aujourd’hui sauf chez le cinéaste vintage Étienne Chatiliez), l’approche exubérante et non cynique des rapports sociaux, une élégance triviale, forcée se sauvant ainsi de sa vulgarité sont des marques puissantes d’un regard cinématographique post soixante-huitard relevant l’impuissance des années pré-révolutionnaires, leur échec. Que reste-t-il de 68 ?
Żuławski n’a jamais été aimé par les critiques de cinéma (Les Cahiers, Positif, La revue du cinéma…), vécu comme un critique grossier du cinéma de Sautet, un Eustache pour le peuple. Le succès de ce film lui offrit la possibilité de monter en Pologne un film rêvé, son œuvre. Fantasme récurrent chez certains cinéastes (Demy, Coppola…). Il échoua. Il revint en France avec Possession en 81 (Prix d’interprétation féminine à Cannes pour Isabelle Adjani). Levée de boucliers critiques, puis ce fut les films gorgés de galimatias philosophiques : La Femme publique, L’Amour braque … (more…)